Une licence bancaire permet de créer l’argent par l’émission de crédits: de fait, une banque peut dépenser cette monnaie pour s’approprier des actifs AVANT que la monnaie ne circule dans l’économie. Prenons l’exemple d’un prêt immobilier émis par une banque pour l’achat d’un appartement.
Pour créer l’argent ex-nihilo, la banque crée deux dettes, une à son actif qui est le prêt que vous devez lui rembourser, une autre à son passif qui est le compte de dépôt où elle dépose l’argent emprunté : elle vous le doit car vous pouvez le retirer à tout moment, ce que vous ferez pour payer l’appartement.
Si vous ne pouvez pas rembourser, la banque va s’approprier la valeur de l’appartement, alors qu’elle n’avait rien auparavant (l’argent a été créé ex nihilo). L’appartement va donc se rajouter à ses actifs alors que le prêt va être retiré de ses actifs.
On est toujours dans un jeu d’écritures à somme nulle mais la banque possède maintenant un appartement de plus : c’est pourquoi le prêt avec intérêt est illégitime car la banque n’a pas pris de risque, à aucun moment, pour accroître son capital, in fine, au dépens du reste de la société.
Si l’emprunteur rembourse, la banque ne perd pas, si il ne rembourse pas elle gagne un appartement ou fait jouer l’assurance qu’elle lui a fait payer (en sus des intérêts)..
Vidéo sur la création monétaire, en anglais (4 min)
La banque a prêté une somme qui n’existait pas auparavant et qu’elle a créée en la faisant apparaître sur le compte de l’emprunteur, mais l’emprunteur lui rembourse avec l’argent qu’il possède et qu’il gagne avec son travail.
Certains voudraient objecter : mais il faut un taux d’intérêt pour au moins compenser l’inflation ! Eh bien non : c’est inutile et même dangereux. Les crises à répétition sont une conséquence de ces intérêts illégitimes.
L’inflation ne doit pas être prise en compte car si la banque reçoit une compensation pour l’inflation, elle est incitée à créer encore plus d’argent: elle pourrait faire croître la masse monétaire plus vite que l’économie, ce qui provoquera l’inflation. Si la création monétaire est ajustée en fonction de la croissance, la banque fait son métier, il n’y a pas d’inflation.
Si la banque peut se protéger de l’inflation par les intérêts qu’elle facture, alors elle va vouloir s’enrichir encore plus en accordant plus de prêts, capturer encore plus d’actifs tout en générant une inflation dont elle ne sentira pas les effets.
Par contre, l’inflation va frapper les retraités et les actifs qui touchent un salaire horaire dont le pouvoir d’achat va se réduire progressivement, si les salaires et les retraites n’augmentent pas assez vite.
Les taux d’intérêts sont donc antagonistes du seul mécanisme qui peut réguler efficacement la création monétaire par les banques.
Les banques ne cesseraient pas de prêter si les prêts avec intérêts disparaissaient car elles parviendraient quand même à capturer de nouvelles richesses simplement grâce au privilège de la création monétaire par la dette.